Virginie Askell a publié "Selloën"
L’auteure de Saint-André-des-Eaux, viens de publier "Selloën"
son dernier "opus". Onirisme garanti, au détour de chaque page.
Virginie Askell,
après avoir publié "Eclore"
a retrouvé dans ses tiroirs un ouvrage qu’elle avait écrit en parallèle de son
premier recueil. C’est un livre très intimiste où l’auteure exprime la douleur
d’un amour qui a été mis à mal, parce que l’un des deux a été rejeté par
l’entourage de l’autre. C’est, plus généralement un plaidoyer contre la
xénophobie qui peut pousser ceux qui en sont victimes, jusqu’au suicide.
L’écrivaine met en scène l’ostracisme au quotidien. Celui qui fait mal car il
est souvent inconnu du plus grand nombre. Celui qui vient de l’entourage
proche, de la propre famille de la victime. C’est de la pure poésie. Le talent
de Virginie Askell est confirmée avec ce deuxième ouvrage. Elle décortique les
mots, joue avec, les magnifient ou leur donne un sens inaccoutumé mais
finalement pas incompréhensible. On n’avait tout simplement pas imaginé cette
sonorité. Le mot est coupé en deux et vibre d’une autre façon. C’est un
exercice où elle excelle. Selloën – dont on ne sait pas bien si c’est un garçon
ou une fille – part à la rencontre de ses quatre grands frères symboliquement
représentés par les quatre points cardinaux. Au fil de ce voyage poétique les
mots sont liés et déliés et leurs sens sont ambigus. Les amateurs du groupe de rock Indochine percevront
probablement des allusions cachées. Les adeptes de Pierre Rabi percevront
peut-être un hommage au chantre des "colibris". Tout l’ouvrage est à
clefs et le décodage n’est pas aisé. Chacun y trouvera ce qu’il y a apporté et
plusieurs lectures ne seront pas superflues. Il faut lire Selloën, une première
fois, d’une traite, sans respirer. Puis il faut le laisser reposer sur sa table
de nuit et quelques jours plus tard, le relire en le dégustant à petite
lampées. Du vrai nanan. "La poésie
est une plume de parole, un chant léger, où l’oisillon s’évade de son nid"
dit Virginie Askell, dans un petit texte, posé là, en préambule, sans qu’il
soit, délibérément rattaché au texte. Pure poésie ou poésie pure ?
Selloën par Virginie Askell, Editeur Artisâmes, 120 pages,
9,50 €. En librairie ou à :
Virginie Askell publie aussi un blog :
EXTRAIT :
Sur le chemin de l' Effet Mère
"Devant
le songe éveillé, l'obscurité se retira paisiblement. Émerveillée, je pris mon
petit appareil photo. La nature posa. J'appuyai sur le bouton. Ce fut le
premier jour de l'année deux mille quatorze. Cet instant éphémère m'entraîna
dans cette pensée : Je suis sur le chemin effet mère, d'où
j'accouche l'envie de continuer d'écouter sans retenue mon cœur."
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