mercredi 8 janvier 2014

Au pays de Virginie

Virginie Askell a publié "Selloën"

L’auteure de Saint-André-des-Eaux, viens de publier "Selloën" son dernier "opus". Onirisme garanti, au détour de chaque page.





Virginie Askell, après avoir publié "Eclore" a retrouvé dans ses tiroirs un ouvrage qu’elle avait écrit en parallèle de son premier recueil. C’est un livre très intimiste où l’auteure exprime la douleur d’un amour qui a été mis à mal, parce que l’un des deux a été rejeté par l’entourage de l’autre. C’est, plus généralement un plaidoyer contre la xénophobie qui peut pousser ceux qui en sont victimes, jusqu’au suicide. L’écrivaine met en scène l’ostracisme au quotidien. Celui qui fait mal car il est souvent inconnu du plus grand nombre. Celui qui vient de l’entourage proche, de la propre famille de la victime. C’est de la pure poésie. Le talent de Virginie Askell est confirmée avec ce deuxième ouvrage. Elle décortique les mots, joue avec, les magnifient ou leur donne un sens inaccoutumé mais finalement pas incompréhensible. On n’avait tout simplement pas imaginé cette sonorité. Le mot est coupé en deux et vibre d’une autre façon. C’est un exercice où elle excelle. Selloën – dont on ne sait pas bien si c’est un garçon ou une fille – part à la rencontre de ses quatre grands frères symboliquement représentés par les quatre points cardinaux. Au fil de ce voyage poétique les mots sont liés et déliés et leurs sens sont ambigus. Les amateurs  du groupe de rock Indochine percevront probablement des allusions cachées. Les adeptes de Pierre Rabi percevront peut-être un hommage au chantre des "colibris". Tout l’ouvrage est à clefs et le décodage n’est pas aisé. Chacun y trouvera ce qu’il y a apporté et plusieurs lectures ne seront pas superflues. Il faut lire Selloën, une première fois, d’une traite, sans respirer. Puis il faut le laisser reposer sur sa table de nuit et quelques jours plus tard, le relire en le dégustant à petite lampées. Du vrai nanan. "La poésie est une plume de parole, un chant léger, où l’oisillon s’évade de son nid" dit Virginie Askell, dans un petit texte, posé là, en préambule, sans qu’il soit, délibérément rattaché au texte. Pure poésie ou poésie pure ? 

Selloën par Virginie Askell, Editeur Artisâmes, 120 pages, 9,50 €. En librairie ou à : 



Virginie Askell publie aussi un blog :


EXTRAIT

Sur le chemin de l' Effet Mère




     "Devant le songe éveillé, l'obscurité se retira paisiblement. Émerveillée, je pris mon petit appareil photo. La nature posa. J'appuyai sur le bouton.  Ce fut le premier jour de l'année deux mille quatorze. Cet instant éphémère m'entraîna dans cette pensée : Je suis sur le chemin effet mère, d'où j'accouche l'envie de continuer d'écouter sans retenue mon cœur."

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